Commission ATTALI : tabula rasa

Publié le par Alexandre Anizy

La Commission ATTALI a publié un rapport intermédiaire dans lequel elle préconise en particulier une libéralisation totale de la grande distribution, car c’est le seul moyen pour développer la concurrence qui devrait faire baisser les prix des biens de consommation de l’ordre de 2 à 4 % : pour cela, il faut en finir avec les lois ROYER, GALLAND et RAFFARIN.

Nous tenons à rappeler que les prévisions ou les estimations sont comme les promesses : elles n’engagent que ceux qui les écoutent.

La Commission compte parmi ses membres un nombre impressionnant de banquiers et d’économistes, que l’on peut classer comme des adeptes de la théorie dominante, qui ne sera certainement pas remise en question par les conseillers d’Etat et consorts formatés à la même doctrine. Nous ne serons donc pas surpris si les a priori libéraux l’emportent dans le rapport final.

Prenons l’exemple de la libéralisation totale de la grande distribution. « La machine est sclérosée », « laissez-nous redevenir des commerçants », etc., autant de slogans qui appellent à une liberté des prix pour les distributeurs, pour le plus grand bénéfice des consommateurs, paraît-il.

Mais ce n’est pas la réalité.

Si on prend par exemple les fruits frais, « le marché se révèle plus intéressant, en coût et en saveur. » (Le Monde daté du 12 octobre 2007). En grande surface, « les prix baissent très peu en saison ». (Marie-Jeanne HUSSET, rédactrice en chef de 60 millions de consommateurs)
Il faut être aveuglés par le dogme de la concurrence pour refuser de voir que les prix en grandes surfaces ne sont pas forcément les moins chers.

 
Dans une chronique récente (l’express du 14 juin 2007), Jacques ATTALi conseillait une « tabula rasa » pour le Parti Socialiste : « (…) qu’ils changent de nom et d’organisation (…) », « (…) le courage d’écarter des responsabilités tous ceux de leurs dirigeants qui ont participé à cet échec (…) hiérarques des partis, candidats à l’élection présidentielles, animateurs de campagne, rédacteurs de programme (…) ».
On voit qu’en matière politique Jacques ATTALI sait remettre en question l’essentiel.

En matière économique, Jacques ATTALI devrait savoir faire tabula rasa des idées reçues.   

Alexandre Anizy