La petite de Yanny Hureaux

Publié le par Alexandre Anizy

 

Après le désastre de l'écri-nain pipole Angot, il nous fallait retrouver la pureté d'une émotion brute, sincère, c'est à dire en dehors de toute préfabrication monstrueuse.

Dans « la petite » (Julliard, 4ème trimestre 1974, 203 pages), Yanny Hureaux parvint à exprimer la douleur d'un père qui perd sa fille de 9 ans dans un accident de voiture, à la sortie de Charleville-Mézières.

 

Ce récit est un long cri et le travail stylistique rend compte, dès le départ, de l'anéantissement de l'auteur :

« Tu dors. Ce klaxon bloqué – qu'on arrache les fils, les cosses, les cosses de la batterie, mes cris – est-ce que je crie ? - cette sirène dans la nuit – oui, un pimpon, un pimpon nocturne, la pluie – il pleut ? - rien, rien ne te réveillera parce que chaque dimanche soir, au retour, dès la sortie de Charleville, il en est ainsi : tu tombes de sommeil. Le sommeil des berceaux. »

 

Ce livre bouleversant n'est malheureusement pas un chef d’œuvre, parce que Yanny Hureaux s'écarte trop du cœur de son sujet : 80 pages parasitent le message. Malgré ces boursouflures, on se souviendra encore de « la petite », tandis que les chiards d'Angot … .

 

 

Alexandre Anizy

 

 

 

 

Publié dans Notes culturelles

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