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Crise : écouter plutôt ATTALI que STRAUSS-KAHN

Publié le par Alexandre Anizy

Libération a présenté un article sur ceux qui n’ont pas vu venir la crise : Dominique STRAUSS-KAHN, patron du FMI, en fait partie. Pourtant, il vit en Amérique et travaille au sein d’une institution lui donnant la possibilité d’être bien informé. Mais que dalle !

 

Par contre, depuis le début (voir notre note économique du 17 janvier 2008), Jacques ATTALI semble estimer correctement l’ampleur des dégâts et prévoir les prochains développements. Ainsi, après les banques, les assurances et l’immobilier, les collectivités locales, « dont un tiers des dettes sont du subprime », seront touchées. Il cite aussi l’Etat d’Islande comme étant menacé.

 

Concernant la croissance en France, ATTALI estime qu’elle sera nulle en 2009 et 2010.

 

Sur le plan international, il voit 3 types de risques : la dénonciation de complots, une grande inflation (pour effacer les dettes), « les tensions militaires pour contraindre les gens à accepter plus d’austérité et d’impôts ».

 

L’avenir proche ne sera pas folichon.

 

Alexandre Anizy

De la crise au Far Wall

Publié le par Alexandre Anizy

Aujourd’hui, quelques nouvelles du front financier.

 

Pour Lehman Brothers, nous ne fûmes point surpris, puisque nous avions annoncé la future débâcle dans notre note économique du 9 septembre (pour « l’aléa moral » de cette liquidation, lire la dernière phrase de notre note du 15 juillet).

 

Pour Fannie Mae et Freddie Mac, nous n’avons pas non plus été surpris par l’action des autorités pour les sauver (voir notre note du 15 juillet). Mais nous ignorions des détails. Sur les titres de ces 2 sociétés, des acteurs financiers avaient pris des « positions courtes ». Le Trésor américain a attendu qu’ils empochent leurs gains avant d’intervenir, puisqu’il le fallait : au lieu d’une opération printanière à 100 milliards de dollars, les contribuables vont débourser 400 à 500 milliards. La différence est passée chez Goldman Sachs et les fonds spéculatifs.

 

Officiellement, AIG (l’assureur qui vient d’être nationalisé au pays de la libre entreprise) aurait perdu 30 milliards de dollars en un an, mais curieusement il reçoit sur injonction du Trésor 95 milliards.

Que pense immédiatement la faune financière ? Les pertes réelles sont plus importantes, donc de mauvaises nouvelles vont suivre.

 

A Wall Street, plus personne ne croit à la fiabilité des annonces concernant les dépréciations d’actifs, notamment parce que la valeur des portefeuilles des banques d’affaires est virtuelle sur une partie, du fait de l’impossibilité de donner un prix de référence pour chaque item.

 

 

Cependant, malgré les interventions des autorités américaines, il est absurde de parler d’un retour de l’Etat aux Etats-Unis.

Comme le dit Jacques GéNéREUX : « Les Etats-Unis sont depuis longtemps schizophrènes : très libéraux en microéconomie (entreprises, marchés) et très keynésiens en macroéconomie (politique économique). » Le poids de l’Etat n’a pas cessé d’augmenter, mais « ce n’est plus un Etat-providence qui redistribue, c’est un Etat privatisé, au service des marchés, des profits ».

 

Alexandre Anizy

Les dernières heures du libéralisme selon Christian CHAVAGNEUX (II)

Publié le par Alexandre Anizy

(Suite de notre note économique du 17 septembre 2008)

Les libéraux n’ont-ils pas voulu trop en faire dans leur destruction des freins au libre échange généralisé ? L’ancêtre de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) s’appelait le GATT, et il avait un objectif modeste : limiter les pratiques discriminatoires. « Avec l’OMC [1995], l’appétit des libéraux a grandi. Ils ont cherché à y fixer les règles du jeu, non seulement aux frontières des Etats mais à l’intérieur même des pays (…). » (Christian CHAVAGNEUX, « les dernières heures du libéralisme », éditions Perrin, 179 pages, 13,50 €, p.30) Faire passer, en moyenne, de 40 % à moins de 5 % les tarifs douaniers ne leur suffisait pas.

 

Il est vrai que tout système a sa logique : pour le libéralisme, une fois admis le principe de la « vérité des prix » par l’élimination des subventions à l’exportation, pourquoi ne pas s’attaquer aux subventions internes ? Comme l’a montré l’économiste Jean COUSSY, nous sommes face à une logique d’engrenage : après la liberté de commercer, c’est au tour de celle d’investir là où bon vous emble, et pour ce faire, la liberté des banques doit être assurée, etc.

 

 

C’est l’Afrique du Sud, confrontée au désastre provoqué par le sida, qui ose la première s’opposer à l’emprise des multinationales pharmaceutiques : ils copient les molécules brevetées par les grands laboratoires pour offrir des traitements à faible prix, ce que les grandes firmes refusaient de faire. Puis ce sera le Brésil qui s’attaquera aux mêmes grands laboratoires pharmaceutiques et qui gagnera avec l’aide inattendue du Président BUSH qui, à cause de l’affaire de l’anthrax, imposera à BAYER la levée immédiate de son brevet sur un médicament luttant contre la maladie du charbon.

 

Depuis 1995, les règles du commerce mondial sont en fait issues plus largement des Traités bilatéraux (environ 300 en 2007 ; peut-être 400 en 2010 !). « Les Etats-Unis, sous la présidence BUSH, et les pays asiatiques ont été les fers de lance de cette évolution. » (p.35)

Par dogmatisme, comme toujours, l’Union Européenne refusait ce type de négociation, jusqu’à l’été 2006.

 

Il est vrai que les Traités bilatéraux présentent bien des défauts pour un libéral pur et dur : c’est par définition l’abandon du multilatéralisme ; c’est aussi l’instauration flagrante du rapport de force dans les négociations ; c’est enfin la propagation rapide des Traités (en vertu du principe qu’un Traité signé entre 2 pays en appelle immédiatement d’autres avec des pays différents qui veulent l’alignement sur les nouvelles règles). Les Traités bilatéraux constituent in fine une nouvelle forme de protectionnisme, à l’avantage de la puissance économique dominante (les Etats-Unis) et les premiers entrants. L’Union Européenne, par son dogmatisme souligné ci-dessus, s’est tirée une balle dans le pied dans la course aux parts de marché.

 

Il existe un organisme pour régler les différends : l’ORD. « [Il] a imposé la règle de la libre circulation des OGM, contre le droit d’un autre traité et en dépit du fait que les consommateurs européens expriment régulièrement leur hostilité à l’introduction de ce type de produits dans leur alimentation. » (p.48)

Pour ces juges, le principe c’est la libre circulation : tout le reste n’est que roupie de sansonnet, aussi bien la volonté des peuples que le principe de précaution. Avec de telles décisions, il est évident que le compte ne peut pas y être.

 

Le libéralisme a progressé à l’échelle mondiale grâce à une institution, l’OMC, dont l’avenir est maintenant incertain, puisque le libre échangisme est dans l’impasse.

 

Alexandre Anizy

Les dernières heures du libéralisme selon Christian CHAVAGNEUX (I)

Publié le par Alexandre Anizy

En février 2007, Christian CHAVAGNEUX était rédacteur en chef adjoint du mensuel Alternatives économiques, de la revue l’économie politique, mais aussi chercheur. Il publiait ce mois-là « les dernières heures du libéralisme » (éditions Perrin, 179 pages, 13,50 €), que nous allons présenter en quelques notes.

 

Dans une 1ère partie intitulée « une mondialisation de moins en moins libérale », Christian CHAVAGNEUX montre tout d’abord que la machine s’est grippée. Au sein de l’OMC, le cycle de Doha, qui vise à libéraliser encore plus les échanges, était bloqué en 2007, et il vient de connaître un nouvel échec retentissant durant l’été 2008. Pour vendre le processus en 2001, les organismes internationaux comme la Banque Mondiale chiffraient un gain possible du revenu mondial de 832 Milliards de dollars en 2015, mais le gain potentiel n’était plus que de 96 Milliards en 2005, soit 8,6 fois moins dans le cas du scénario de libéralisation totale des échanges, ou 5,4 fois moins dans le cas d’un scénario limité au périmètre de Doha.

La production de chiffres aussi fantaisistes est-elle digne d’experts bien payés pour lutter contre la pauvreté ?

 

Pire que ça : les économistes tenants de la théorie dominante qui professent que tout le monde est gagnant à l’ouverture des frontières se mettent à douter sérieusement, comme le célèbre Paul SAMUELSON qui publia en 2004 un article théorique sur le sujet, dans lequel il élabore un 3ème scénario où le pays émergent devient aussi très efficace dans la production des biens qu’il achetait au pays riche, et dans ce cas-là il n’y a plus de gains réciproques à l’échange.

Ce 3ème scénario est-il réaliste ? Evidemment oui, répond SAMUELSON qui prend pour exemple « l’hégémonie de l’industrie victorienne (…) mise en cause par l’irruption des entrepreneurs yankee après 1850 ». Aujourd’hui, chacun comprend bien que la Chine ou l’Inde sont quasiment arrivés  au niveau technique des pays riches dans les secteurs de pointe, quand on sait que la Chine va assembler des Airbus et qu’elle envoie elle-même des satellites, de même que l’Inde s’est lancé dans la Recherche et Développement en informatique, dans la création de produits financiers complexes et même les services juridiques …

 

En réalité, comme le dit Jean ARTHUIS (lire notre note du 15 septembre 2008), « plus aucune activité productive n’est protégée ».

En 2010, la Chine sortira plus de docteurs en sciences que les Etats-Unis. Fort de ce constat, Roger GUESNERIE, professeur d’économie au Collège de France, propose de dépasser le paradigme de l’échange entre nations mutuellement avantageux pour viser un « mieux de commerce », c'est-à-dire une recherche de concessions mutuellement avantageuses.

A suivre …

Alexandre Anizy

L'ostracisme ordinaire d'un Pierre MOSCOVICI

Publié le par Alexandre Anizy

Lundi 15 septembre, on voit un article (portrait) sur l’énarque fils de bourge Pierre MOSCOVICI dans Libération (dernière page). Que dit-il à propos du Président ubiquiste SARKOZY DE NAGY BOCSA ?

« C’est la force de Nicolas Sarkozy : il parle mal français, mais il parle aux Français. »

 

Nous nous souvenons alors que dimanche dernier nous avons lu un entretien de Jamel DEBBOUZE, dans lequel il parlait d’une manière fugace du racisme ou de l’ostracisme ordinaire au royaume de France : tous ces petits riens (gestes, regards, attitudes, mots) qui dénotent une volonté de marquer la différence quand il ne devrait pas y en avoir. Jamel DEBOUZZE est Français, mais il sait par expérience que souvent être de nationalité française (avoir la carte nationale d’identité) ne suffit pas … 

Rappel : dans notre note du 28 novembre 2007, nous citions Robert CASTEL : « Quand on parle de jeunes de la 3ème génération, on en vient ainsi, comme le dit Etienne BALIBAR, à fabriquer une catégorie sociale juridiquement et humainement monstrueuse, qui est la condition héréditaire d’immigrant. Immigré une fois, immigré toujours, de génération en génération, quelle que soit la nationalité acquise. » [C’est nous qui surlignons] Et d’ajouter : « Cette coagulation de discrimination raciale et de dislocation sociale fait peser sur l’ensemble de la société une menace de sécession. »

 

Nous nous disons alors que ce « il parle mal français » de l’énarque fils de bourge Pierre MOSCOVICI, en parlant du fils d’un émigré hongrois, avocat de formation, devenu Président de la République Française, est un signe (un de ces petits riens) de l’ostracisme ordinaire, parce que nous sommes convaincu que Pierre MOSCOVICI n’a jamais parlé publiquement de la sorte d’un membre de la famille PEUGEOT (par exemple).

En lisant l’article, nous apprenons que  l’énarque fils de bourge Pierre MOSCOVICI a été battu aux élections de 2002 dans le Doubs (une circonscription où son électorat est composé de 45 % d’ouvriers) après avoir traité ses électeurs de cons.

Même s’il a été réélu en 2007, il semble que monsieur Pierre MOSCOVICI a encore du travail à faire sur lui-même, pour reprendre son expression.

 

Pour conclure cette note sur l’ostracisme ordinaire au royaume de France, nous citons Fadela AMARA : « Au-delà du fond, Bernard TAPIE est jugé parce qu’il appartient à la classe populaire. Attention à cette noblesse d’Etat qui voudrait qu’on revienne à une sorte d’aristocratie d’Etat qui dirigerait notre pays et les gueux resteraient à leur place. » (Libération, même jour)

 

Alexandre Anizy

Jean ARTHUIS un honnête homme politique compétent

Publié le par Alexandre Anizy

Le cas mérite d’être cité, du fait de sa rareté.

Jean ARTHUIS est Président (UC-UDF) de la Commission des Finances du Sénat, ancien ministre de l’économie. Il est aussi l’auteur de 2 rapports sur les délocalisations. Il connaît donc son sujet.

 

Quand Renault supprime 4.000 emplois, quand EADS et Airbus délocalisent, Jean ARTHUIS y voit la confirmation de son analyse de 1993 (résumé : nos lois et nos prélèvements obligatoires sont des poids qui réduisent la compétitivité des industriels ; il est très « théorie dominante », vous l’avez compris).

Quand Renault se lance dans le « coût bas » (traduisons pour les managers français : low cost) avec la Logan, il va en Roumanie en prétextant que cette voiture est conçue pour les pays émergents … et puis 2 ans plus tard, la Logan est commercialisée en France.

Rappel des chiffres :

En 2001, 3,3 millions de voitures produites en France ;

Au jour d’aujourd’hui, 2,2 millions.

Pour demain, Jean ARTHUIS est clair : « Dans quelques années, la production française sera réduite à la portion congrue car tous les investissements de volume sont réalisés hors de France. »

Et d’ajouter pour le devenir d’AIRBUS : « Je suis prêt à parier que l’on nous refera avec les AIRBUS assemblés en Chine le coup de la Logan. »

Soulignons l’honnêteté intellectuelle du bonhomme.

Oui, diront les chiens de garde de l’oligarchie, mais la France conserve la Recherche et le Développement, le marketing, l’informatique, les Services … l’économie de la Connaissance, en un mot pompeux. Que nenni ! Cela aussi fout déjà le camp.

« Et c’est une bévue de penser que la recherche pourra se développer à distance de la production », renchérit Jean ARTHUIS.

Soulignons la compétence du bonhomme.

 

Constat de l’INSEE : entre 1990 et 2007, l’industrie française a perdu environ 1 million d’emplois, soit 20 % de ses effectifs. Cette désindustrialisation s’accélère (à cause des licenciements pour délocalisations, du travail au noir, de la non-implantation des nouvelles activités – comme le cas Logan).

 

Si le diagnostic de Jean ARTHUIS est correct, il reste prisonnier de la théorie dominante qui préconise et applique depuis 22 ans la même politique économique (résumé : cessons de taxer la production et de subventionner les entreprises ; accélérons les réformes, i.e. les régressions).

Jean ARTHUIS est un honnête homme politique compétent : beaucoup trop pour vraiment réussir parmi les siens.

 

Alexandre Anizy

Tristan GARCIA vaut moins que Zorro

Publié le par Alexandre Anizy

On nous dit que Tristan GARCIA est un thésard métaphysicien. Soit. Mais avant d’écrire son premier roman, « la meilleure part des hommes » (Gallimard, 306 pages, 18,50 €), le jeune homme a dû potasser quelques livres de mercatique, tant il use des ficelles du métier. Tout y passe pour séduire le 1er cercle, i.e. le milieu germanopratin de l’édition (« parlez-moi de moi, y a que ça qui m’intéresse … » chantait Juliette GRéCO), tout en ciblant les homosexuels (2ème cercle : une excellente communauté prescriptrice, en général), et en évoquant une maladie quasiment incurable, ce dont les consommateurs (3ème cercle) raffolent.

 

Pour captiver les lecteurs, Tristan GARCIA abuse des dialogues et emploie un procédé minable : truffer son roman de détails vrais concernant des personnages inventés mais si réels synthétiquement. Est-ce encore de la fiction ?

 

« Ils se sont aimés cinq années, à peu de choses près. On les voyait, bien sûr, régulièrement. Je ne peux dire que ce que j’en ai aperçu, et un petit peu plus. On les voyait moins, néanmoins. C’était une période d’explosion au grand jour de la communauté pédé, et en même temps de repli.

Ils sortaient, ils avaient les connexions, le Dépôt n’existait pas encore. On rigolait parce que c’était un couple, quand même. » (p.65)

 

Le style est à ce niveau médiocre. Au lieu de la blanche de Gallimard, ce texte méritait « Platitude & Cie ».

 

Alain FINKIELKRAUT, qui s’est reconnu derrière un personnage, s’est dit atterré par le procédé : pour une fois, nous approuvons l’énergumène.

Parce que Tristan GARCIA vaut moins que Zorro.

 

Alexandre Anizy

Les économistes de MOLIERE

Publié le par Alexandre Anizy

Les eurocrates de Bruxelles viennent d’admettre que l’économie européenne ralentit fortement, puisque par exemple ils annoncent une récession (2 trimestres négatifs consécutifs, selon la définition technique) pour l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Espagne. Avec un 3ème trimestre étale, la France ne serait pas en récession …

 

Hormis l’incompétent ministre Christine LAGARDE qui expliquait fin 2007 et début 2008 que l’économie réelle ne serait pas touchée par la crise financière déclenchée par les « subprimes », tel un nuage de Tchernobyl qui n’aurait pas franchi la frontière française, les eurocrates ont constaté, sans doute amèrement, que l’Europe plongeait aussi. 

 

C’est pourquoi les 3 pontes de l’eurocratie ont immédiatement réagi pour préparer les esprits avant la réunion de Nice des ministres de l’économie et des finances, avec les banquiers centraux. Que disent ces seigneurs ?

A 3,8 %, l’inflation est le 1er danger (l’euro imperator TRICHET) et le soutien budgétaire doit être exclusivement réservé aux plus vulnérables (Jean-Claude JUNCKER, le président de l’Eurogroupe) ; il faut encore plus de flexibilité sur les marchés du travail, des biens et des services (Joaquin ALMUNIA, commissaire aux affaires économiques et financières).

C'est-à-dire la médecine qui nous a menés au délabrement actuel.

 

Avec ces 3 économistes de MOLIERE, l’Europe crèvera « en bonne santé » financière (peut-être …).

 

Alexandre Anizy

Prévisions économiques pour 2009 : pire que 2008

Publié le par Alexandre Anizy

L’agence Reuters a sorti les estimations du FMI élaborées pour la réunion du Groupe des 20 à Rio de Janeiro (30 et 31 août).

 

Etats-Unis                                                     

Croissance PIB 2008 = 1,3 %                       

                      2009 = 0,7 %              

Zone Euro : pour 2008, 1,4 %

                 pour 2009, 0,9 %       

 


Les économistes du FMI ont analysé 112 récessions dans les pays occidentaux depuis 1960. Nous en retenons ceci : une récession classique s’étend en moyenne 11 mois et coûte moins de 2 % du PIB, alors qu’une récession issue d’une crise de la pierre et du crédit peut durer 6 mois de plus, soit 17 mois, et faire perdre 5 % de PIB, sans négliger que l’accès au crédit sera encore difficile 2 à 3 ans de plus et que la baisse des prix immobiliers dure 4 à 5 ans.

 

 

Dans le numéro de septembre, le Centre de Prévision de l’Expansion a publié ses prévisions pour 2009.

Concernant la France :

Croissance du PIB en 2008 = 1 %

                           en 2009 = 0,5 %

Inflation en fin d’année 2008 = 3 %

                                   2009 = 2,5 %

Le solde négatif de la balance commerciale pourrait atteindre les 50 Milliards d’euros en 2009 ; les prix de l’immobilier baisseraient de 10 % d’ici la fin de 2009. 

 

Concernant les Etats-Unis :

Croissance du PIB en 2009 = 0 % ou presque

 

On peut résumer en une phrase : 2009 sera pire que 2008.

 

Alexandre Anizy

Crise financière : responsabilité des banques et solutions avancées

Publié le par Alexandre Anizy

En avril 2008, le Président ubiquiste SARKOZY DE NAGY BOCSA commandait un rapport sur la crise financière à René RICOL, un ponte de l’expertise comptable, qui vient de le remettre ces jours-ci à son destinataire.

 

Pour ce spécialiste, à son origine la crise est purement financière : une cause importante réside dans le système de rémunération des professionnels de marché qui les incite à faire du chiffre, comme par exemple les comités de crédit des banques « où l’on ne se pose plus la question de l’importance du risque, mais de la possibilité de vendre celui-ci ». La cupidité de certains banquiers constituerait donc une des racines bancaires de la crise : les normes comptables, les agences de notation, les « hedge funds », ne viendraient qu’après.

 

Pour un chercheur, il serait intéressant d’examiner la position des économistes, des banquiers, des experts, au moment des discussions sur les normes comptables en vigueur aujourd’hui : les surprises ne manqueraient pas.

 

Pour ne pas être en reste, le Conseil d’Analyse Economique (CAE) a présenté un rapport intitulé « la crise des subprimes », dans lequel il propose quelques solutions pour éviter une future répétition de cette crise :

  • d’abord, la réforme des agences de notation (Standard & Poor’s, Moody’s et Fitch) qui ont déclaré sans risques des produits financiers liés aux subprimes … ;
  • ensuite, la modification des normes comptables des banques (standards de liquidité) et des investisseurs (la règle qui les oblige à déprécier un actif en cas de baisse des marchés) ;
  • enfin, l’amélioration de la gouvernance mondiale (par exemple, le G8 Finance devrait passer à un G15 puisque la liquidité est créée en Chine, en Inde, au Brésil).

 

En conclusion, nous pouvons dire que le CAE ne fait qu’exposer un consensus qui semble déjà se dégager parmi la communauté des économistes et des banquiers.

 

 

Alexandre Anizy

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