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notes politiques

Afghanistan : ce que devrait dire un PS d'opposition

Publié le par Alexandre Anizy

La guerre en Afghanistan n’a plus rien à voir avec le conflit initial de 2001 : experts, états-majors et observateurs avertis le disent. Pourtant, la stratégie américaine de l’OTAN est poursuivie, renforçant chaque jour un peu plus l’impopularité des troupes d’occupation.

Un changement radical dans la conduite des opérations évitera peut-être la défaite militaire et le fiasco politique.

La France peut provoquer ce changement en menaçant de quitter l’Afghanistan.

La France ne devrait engager ses troupes que dans le cadre d’une stratégie politique et militaire clairement définie, et en ayant l’autorité suffisante dans la conduite des opérations conformes au nouveau plan.

Tel devrait être déjà le discours d’une véritable opposition parlementaire. Mais nous ne l’entendons pas. A la place, au Parti Socialiste, c’est le propos consensuel de l’énarque MOSCOVICI.

Pourtant, le moment est idéal pour poser la question, comme le fait Nicolas DUPONT-AIGNAN (le Monde 27 août) :

« Aujourd’hui, Monsieur le Président, il vous faut choisir : allez-vous être fidèle à la France ou à l’Amérique ? »

 
Alexandre Anizy

Afghanistan : le PS pense comme SARKOZY DE NAGY BOCSA

Publié le par Alexandre Anizy

Depuis 25 ans, le Parti Socialiste pense et agit quasiment de la même manière que les représentants des classes possédantes. L’Afghanistan nous en donne une nouvelle illustration.

Que dit Pierre MOSCOVICI (secrétaire national chargé des questions internationales), cet énarque fils de bourge, qui se croit populaire tout en se voulant aristo de gauche, étant un allié fidèle des 200 familles en dernière analyse ?

A la remorque des Etats-Unis, la France est en Afghanistan depuis 2001, c'est-à-dire depuis JOSPIN et CHIRAC, pour lutter contre la mainmise des talibans sur le pays. Puisque nous ne pouvons pas gagner cette guerre, « la stratégie de la France et des alliés doit mettre l’accent sur la reconstruction, le développement économique et social de l’Afghanistan, sur l’affirmation d’un Etat de Droit, la lutte contre la corruption. »

Comment faire ?

« Nous devons au contraire fortifier le président Hamid KARZAÏ (…) »

Rappelons qui est KARZAÏ : un ex agent des Américains, placé au pouvoir par ceux-ci, responsable de la corruption de son gouvernement fantoche (lire notre note du 23 août « l’Afghanistan est un nouveau Vietnam »).

Soyons sérieux : fortifier le protecteur des corrompus ne conduit certainement pas à l’Etat de Droit, mais dans une impasse.

Quelle est la position du parti du Président, par la bouche de son chargé de la Défense Hervé MARITON ?
« Il s’agit de trouver une meilleure réponse aux enjeux civiques, sociaux et économiques de ce pays. Sur cette dimension civile, des efforts considérables doivent être faits. »
Le Président ubiquiste SARKOZY DE NAGY BOCSA le dit aussi.

 
Concernant le volet militaire, que disent-ils ?

« Si l’on ne décide pas un infléchissement vis-à-vis du terrorisme et en particulier vis-à-vis de cette guerre d’Afghanistan, on va dans le mur. » Paul QUILèS (PS, sur France Inter)

« [il faut] une remise à plat de la stratégie de l’Otan parce que cette stratégie est en train d’échouer, tant aux niveaux politique que militaire. » Pierre LELLOUCHE (UMP, cité par Libération)

Que fait le Président ubiquiste SARKOZY DE NAGY BOCSA ? Envoyez plus de troupes. Que pense Pierre MOSCOVICI ?

« Il est hors de question de nous retirer sous la pression. (…) Les missions accomplies par les militaires français doivent être assurées, notamment la sécurité de Kaboul et le renforcement de l’armée afghane. »

Si vous trouvez une vraie différence, écrivez-nous !

 
Alexandre Anizy

Géorgie (V) : ANTIRUSSISME et une leçon de diplomatie de Mark ALMOND

Publié le par Alexandre Anizy

Pour faire un léger contrepoids à « l’antirussisme » dominant, le quotidien Le Monde a publié un article de l’historien Mark ALMOND (Maître de conférences à l’Oriel College de l’université d’Oxford) qui mérite le détour.

 
Tout d’abord, il prévient qu’ « aborder la situation à travers la grille d’analyse de la guerre froide ne tient pas. (…) réflexe (…) naturel, mais après deux décennies de retrait des Russes hors de leurs anciens bastions, il est trompeur. »
Pendant les années 90 et suivantes, « plus la Russie se rognait les griffes [retrait des pays satellites, ndaa], plus Washington et ses alliés dénonçaient les ambitions impériales du Kremlin ». Ce que Marek HALTER a aussi souligné : lire notre note du 17 août 2008.

Ce que les vieux nouveaux philosophes GLUCKSMANN et LéVY ne disent pas ou peu, Mark ALMOND l’écrit : « (…) les troupes russes sont aujourd’hui populaires dans les Etats sécessionnistes comme l’Ossétie du Sud ou l’Abkhazie. Les russes y sont considérés comme une protection contre une éventuelle reprise du nettoyage ethnique pratiqué par les Géorgiens. » [C’est nous qui soulignons]

En 1992, l’Occident a soutenu CHEVARDNADZE dans sa reconquête des régions citées : la guerre fut un désastre, avec un nettoyage provoquant la fuite de 300.000 réfugiés (sur une population géorgienne de 4,6 millions), « mais pour les Ossètes et les Abkhazes, c’est le pillage brutal auquel se livrèrent les troupes géorgiennes qui est resté gravé dans les mémoires. »

« Frankenstein SAAKACHVILI », comme le surnomme Alexandre ADLER, est un « démocrate » qui a porté les dépenses militaires à 70 % du budget du pays ! En novembre 2007, les soupçons de corruption et de favoritisme pèsent sur le clan de la mère de SAAKACHVILI, ainsi que ceux d’une fraude électorale : manifestations de masse réprimées par des forces de sécurité entraînées, équipées et financées par l’Occident. En septembre 2007, le président SAAKACHVILI et son ministre de la Défense Irakli OKRUACHVILI « s’accusaient d’entretenir des liens avec la pègre et de se livrer à la contrebande ».
Pas d’autre commentaire sur la « jeune démocratie géorgienne ».
 
« Les petits nationalismes sont rarement angéliques. »

Mark ALMOND enfonce le clou lorsqu’il affirme que « le soutien occidental à des programmes d’équipement et d’entraînement dans l’arrière-cour de la Russie ne contribue en rien à la paix (…). »

Enfin, il met en évidence une contradiction qui placera l’Occident dans une situation diplomatique fâcheuse, si elle persiste dans sa stratégie erronée d’affaiblissement de la Russie :

« Dans les Balkans, l’Occident a encouragé la désintégration de la Yougoslavie multiethnique, (…). Si un micro-Etat dominé par la mafia tel que le Monténégro est capable d’obtenir la reconnaissance de l’Occident, pourquoi des Etats défectueux, prorusses et non reconnus ne pourraient-ils pas eux aussi aspirer à l’indépendance ? »

Formulons-le autrement avec Mark ALMOND :

« Avec son extraordinaire complexité ethnique, la Géorgie est une post-URSS en miniature. » Après l’avoir accepté hier (quand ce n’est pas encouragé), pourquoi l’Occident refuserait-il aujourd’hui à des non-géorgiens (les Ossètes du Sud par exemple) de quitter le micro-empire géorgien ?

« Les nationalismes des autres ressemblent aux histoires d’amour des autres (…). Ce sont des choses dans lesquelles les gens avisés s’abstiennent d’intervenir. »

 
Alexandre Anizy

Géorgie (IV): ANTIRUSSISME de Françoise THOM Alain BESANçON GLUCKSMANN

Publié le par Alexandre Anizy

Lorsque nous étions jeunes, nous eûmes la sagesse et le plaisir de lire Paul VALéRY, ce bon bourgeois qui ne perdait pas le nord, notamment lorsqu’il écrivait :

« La guerre, un massacre de gens qui ne se connaissent pas, au profit de gens qui se connaissent mais ne se massacrent pas. »

C’est en lisant la tribune de madame Françoise THOM que cette maxime nous est revenue, parce qu’hier comme aujourd’hui les intellectuels belliqueux nous font gerber.

Bardée de son statut d’historienne, Françoise THOM nous assène sa vérité digne du café du commerce :

« (…) bientôt nous pouvons être acculés à l’action, à moins d’accepter une vassalisation complète, au moins pour ce qui nous concerne, nous autres Européens. »

Parce que c’est évident :

« Tant que demeurera une Europe indépendante alliée aux Etats-Unis, la Russie se sentira encerclée. La réalisation des prétendus intérêts de sécurité russes passe par l’asservissement par cercles successifs de tous ses voisins occidentaux et méridionaux. »

Rien que ça ?
Dans la tête de Françoise THOM, le mur de Berlin n’est pas tombé.

Après l’article de propagande américaine signé Robert KAGAN, le quotidien vespéral ne nous surprend pas en publiant cette tribune dont l’animosité est dans la ligne politique du discours haineux des « vieux nouveaux philosophes » GLUCKSMANN et LéVY (lire note du 16 août 2008).

 

Dans le Figaro de Serge DASSAULT (un riche qui défend le droit à la propriété privée en Russie même à travers le cas édifiant – mais avec des pincettes, s’il vous plaît - de l’accapareur KHODORKOVSKI), nous n’avons pas été étonnés de découvrir les inepties d’Alain BESANçON : parce que la Russie voudrait reconstituer l’URSS, elle veut séparer l’Europe de l’alliance avec les Etats-Unis, séparer l’Allemagne des autres pays, neutraliser la France, pousser à la dissolution de l’Union Européenne.
Il y a 30 ans, Alain BESANçON et Jean-François REVEL ne disaient-ils pas déjà la même chose ?

Selon Alain BESANçON, la Russie « construit des sous-marins, des porte-avions, développe des systèmes d’armes, pratique la menace et le chantage tous azimuts ».
C’est donc un pays belliqueux : « La domination plutôt que la liberté, la domination plutôt que la prospérité : le peuple russe, hélas, en est intoxiqué. »

Chacun sait que les Etats-Unis ne fabriquent que du Coca et du chewing-gum, développent des jeux vidéos pour les adolescents boutonneux, et pratiquent la randonnée pédestre avec l’esprit pionnier qui les caractérise …   

Ancien marxiste-léniniste (1951 à 1956) et présentement catholique, Alain BESANçON a fait de l’histoire de l’URSS et de celle du christianisme son fonds de commerce : dans les deux cas, sa dépendance aux drogues dures (une sorte d’opium, selon MARX et ANIZY) ne peut que nuire à l’objectivité de ses travaux de recherche.

Comme pour Jacques MARSEILLE, Alexandre ADLER, et sans remonter à Boris SOUVARINE ou Jacques DORIOT, c’est dans les vieux pots marxistes-léninistes qu’on trouve les meilleurs anticommunistes.  

Cependant, concernant Alexandre ADLER (lire notre note du 18 août 2008), force est de constater qu’il ne confond pas URSS et Russie comme THOM et BESANçON, puisqu’il terminait ses divagations par des recommandations judicieuses.

 

Au fait, Alain BESANçON était le directeur de thèse de Françoise THOM, dont le titre (« la langue de bois soviétique », 1983) nous fait sourire au regard du propos actuel de la dame.

Les dinosaures anticommunistes ne changeront pas.

 
Alexandre Anizy

 
P.S : dans Libération du 25 août 2008, nous signalons l’article de Raphaël GLUCKSMANN, perdreau de l’année « mis en médias » par son papa André : « l’anti russisme » est une valeur familiale.

L'Afghanistan est un nouveau Vietnam

Publié le par Alexandre Anizy

En 2001, le régime des talibans afghans était renversé. Les Etats-Unis plaçaient à la tête de ce pays un de ses anciens agents, Hamid KARZAÏ. La lutte contre le terrorisme justifiait l’occupation militaire.

Il est temps de faire le bilan de cette opération :

  • Al-Qaeda a-t-elle été anéantie ? Non ;
  • Oussama BEN LADEN a-t-il été capturé ? Non ;
  • Les talibans ont-ils été décimés ? Non, ils sont toujours présents et prêts à prendre le pouvoir à Kaboul.

La stratégie officielle des Américains est un échec cuisant.   

Pire : ce qui était un affrontement entre le contingent international de l’OTAN et une guérilla locale est devenue une crise régionale, puisqu’il ne fait aucun doute sur la responsabilité de l’ISI (les services secrets militaires pakistanais) dans l’attentat contre l’ambassade de l’Inde à Kaboul et dans l’attaque d’une parade militaire en plein cœur de la capitale afghane.  

Pire : le pouvoir central quasi inexistant est pourri par la corruption et en prévision des élections 2009, le président fantoche Hamid KARZAÏ protègerait les détournements de l’aide étrangère par des proches ; pour les talibans, les revenus de la drogue que les Occidentaux devaient éradiquer n’ont jamais été si élevés.

Selon l’expert pakistanais Ahmed RASHID, « il est évident que les bombardements de l’OTAN, l’usage excessif de la force aérienne et les morts civils ont heurté les populations. Le sang des civils est l’une des raisons du succès du recrutement par les talibans en Afghanistan. » (le Monde 22 août 2008) L’insurrection des talibans n’a donc ni problèmes financiers ni manque de combattants (les tribus pachtounes pakistanaises y pourvoient notamment).

Si les talibans ne sont pas assez puissants pour conquérir Kaboul, ils le sont suffisamment pour contenir l’OTAN dans les villes et ses bases militaires. Ils multiplieront les combats et les attentats jusqu’à l’entrée en fonction du nouveau président américain.
 

L’erreur majeure a été de croire que cette guerre était locale et qu’elle pouvait être emportée militairement.
Au jour d’aujourd’hui, l’Afghanistan est un nouveau Vietnam.

 
Alexandre Anizy

Géorgie (III) : les divagations d'Alexandre ADLER

Publié le par Alexandre Anizy

Nous avons connu Alexandre ADLER lorsqu’il enseignait à Paris VIII l’histoire de l’URSS et de l’Europe Centrale (nous simplifions). Parce que nous fûmes un de ses étudiants, nous connaissons l’étendue de son savoir et les compétences de l’historien.

Alors quel plaisir de découvrir, samedi 16 août dans le Figaro, un article du maître dont le titre, « le conflit du Caucase s’explique d’abord par l’histoire commune des peuples russes et géorgien », nous suggérait qu’Alexandre ADLER avait abandonné sa casquette de thuriféraire du pouvoir (France et USA) pour reprendre son béret d’historien !
Nous pensions nous régaler … mais l’article n’est pas passé.

Bien sûr, tout ce qui fait la force de l’intellectuel ADLER apparaît, notamment lorsqu’il évoque le rôle de STALINE et de ses Géorgiens (ORDJONIKIDZE, ENUKIDZE, BERIA), mais aussi lorsqu’il cite PASTERNAK ou GRIBOÏEDOV.

Nous retrouvons l’intelligence du professeur lorsqu’il fait le constat suivant : « (…) la République américaine n’a cessé de pratiquer un encerclement délirant de la Russie post-soviétique. » (Lire notre note « Géorgie (II) pourquoi cette guerre ? » du 17 août)

 
Mais quelle stupéfaction de lire sous la plume d’un esprit autrefois éclairé que, si la ville de Gori (ville natale de STALINE) vient d’être bombardée intensément, c’est peut-être aussi parce que, « comme je le pense, le père de POUTINE a eu maille à partir avec le terrible tsar rouge géorgien. », que le président géorgien SAAKACHVILI est un agent d’influence des « esprits tordus de Langley où siège l’inepte CIA, ou les cerveaux chocs du Pentagone » … Des documents, des arguments pour étayer ses propos ? Que nenni !

Il semble que la parole d’Alexandre ADLER se suffit à elle-même.

Les pensées s’accumulant, Alexandre ADLER en arrive à formuler une thèse que nous résumons ainsi : c’est le vilain SAAKACHVILI (qu’ADLER surnomme « Frankenstein Saakachvili ») qui « a voulu entraîner ses patrons américains dans l’extrême logique absurde qui présidait à l’exaltation du nationalisme étroit de la Géorgie. ».
D’ailleurs, nous dit ADLER, « Condoleezza RICE a fait savoir qu’elle avait tenté de modérer Saakachvili il y a trois semaines. »

« C’est évidemment vrai, la connaissant et connaissant son adjoint, l’ambassadeur Daniel FRIED (…) » écrit ADLER.
 

Quand l’historien ADLER croit sur parole 2 diplomates américains, on se dit qu’il a dû changer de métier sans nous prévenir.

 
Alexandre Anizy

Géorgie (II) : pourquoi cette guerre ?

Publié le par Alexandre Anizy

Contrairement à son collègue du Conseil de Surveillance du journal Libération (voir note d’hier), Bernard GUETTA affirme le 14 août : « Mikhaïl SAAKACHVILI n’est pas le seul coupable. Ses responsabilités sont immenses. » Comme il accorde un crédit d’intelligence à ce président, comme il considère que l’aberrante agression géorgienne a été prise comme sur un coup de dés, il se dit que l’erreur n’est pas que du côté géorgien.

Cette guerre est aussi « le fruit de l’incohérence de l’Europe et des Etats-Unis face à la Russie, de leur constante volonté de la contrer sans en avoir les moyens ni surtout de vraies raisons de le faire. »

Après la période de dépeçage de l’empire soviétique par la clique d’ELTSINE, la Russie a retrouvé quelques valeurs supérieures à l’égoïsme et à l’enrichissement personnel (les conditions de ce retour, la réalité politique et sociale de ce pays, ce sont d’autres sujets de discussion), ce qui inquiète les Etats-Unis, l’Europe, les anciens satellites soviétiques … C’est pourquoi l’Alliance Atlantique veut intégrer l’Ukraine et la Géorgie. Bien que l’Allemagne et la France aient retardé ce mouvement au sommet de l’OTAN du printemps dernier, le projet existe : ce qui expliquerait le coup de force tenté par le président géorgien SAAKACHVILI en Ossétie, où il ne récolte que la riposte prévisible, sans le secours américain ou européen …

 
Objectivement, il faut admettre que si la Russie n’avait pas réagi, d’autres conflits locaux se seraient déclarés à sa périphérie. L’embrasement de cette partie du monde est-il souhaitable et à qui profiterait-il ?

A ces deux questions, Bernard GUETTA répond indirectement quand il écrit : « En ce début de siècle, l’Occident a besoin du soutien russe, d’un front commun sur la scène internationale qui ne sera pas facile à articuler mais auquel la Russie aspire car ses élites se sentent européennes et qu’elle est au contact direct des troubles de l’Islam et de l’affirmation chinoise. » 

 

L’article de Marek HALTER publié dans le Figaro du 15 août complète celui de Bernard GUETTA, puisqu’il s’interroge sur le jeu de l’Amérique en Europe.

« Il faut rappeler que BUSH n’a pas cessé, depuis son accession à la présidence, d’œuvrer à l’isolement de la Russie aussi bien sur le plan économique que géographique. »

Pour l’entourage néoconservateurs du président, rien n’a changé en ce qui concerne l’URSS. Il n’y a qu’à lire l’article de propagande de Robert KAGAN (« Moscou est responsable ! ») que le journal le Monde a diffusé sans lui opposer un article contradictoire, sans l’accompagner d’une analyse critique : cette absence de déontologie en dit long sur la décrépitude morale du quotidien vespéral.

Pourtant, comme le souligne Marek HALTER, Vladimir POUTINE a démantelé des bases militaires à Cuba et au Vietnam et il a intégré l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE). Mais les Etats-Unis ont dans le même temps installé des bases militaires en Asie Centrale, en Géorgie, en Tchéquie et en Pologne. Sur une carte militaire, ces implantations américaines peuvent se lire comme un encerclement.

 
Par une honnêteté intellectuelle qui l’honore, Marek HALTER se positionne face à l’Amérique avant d’exprimer sa lecture des événements.
« On peut, et c’est mon cas, ne pas être antiaméricain et considérer que l’indépendance de l’Europe ne s’accorde pas avec son appartenance à l’OTAN. »

 
Pour Marek HALTER, l’agression militaire de la Géorgie en Ossétie a été préparée avec les Américains et approuvée par Condoleezza RICE lors de son dernier séjour à Tbilissi. Ni le président géorgien SAAKACHVILI, ni le président BUSH (présent à Pékin, il ne bougea pas – ni physiquement ni diplomatiquement – alors que POUTINE rentrait aussitôt et directement en Ossétie du Nord – territoire russe) n’ont négligé la riposte russe, puisqu’ils misaient sur elle pour mobiliser médiatiquement l’opinion mondiale. « Même la réunion des dirigeants russophobes – polonais, ukrainien et baltes – du 12 août à Tbilissi a été programmée. »

Pour l’Amérique, il s’agit de gagner la bataille des esprits (« battle of minds ») en y gravant ce message simple : la Russie est un danger pour les « jeunes démocraties ».
« Ce danger justifiera a posteriori l’expansion de la présence américaine dans ces régions. Au détriment de la solidarité et de l’intégrité de l’Europe. »

 
Dans le Monde du 16 août, on apprenait que Polonais et Américains concluaient un accord militaire : d’ici 2012, 10 missiles « antimissiles balistiques de longue portée » seront installés en Pologne, mais aussi une batterie antiaérienne de 96 missiles Patriot que la Pologne placera aux endroits utiles à sa défense nationale.     

Certains savent battre le fer quand il est chaud.

 
Alexandre Anizy

Géorgie (I) : Glucksmann et Lévy en perdition

Publié le par Alexandre Anizy

Le jeudi 14 août, on pouvait lire dans le Figaro, le journal de Mr DASSAULT :

« En décidant jeudi dernier un assaut contre la capitale des séparatistes ossètes, dans des circonstances qui restent jusqu’à aujourd’hui très mystérieuses, « Misha » [Mikhaïl SAAKACHVILI] a mis en péril le rêve d’Occident de la Géorgie. » (Laure MANDEVILLE)

« Car, quoi qu’on pense du comportement impérial de la Russie, de son agressivité, il est indéniable que le président géorgien porte la responsabilité du déclenchement des opérations. » (Tamara TCHIKOVANI, journaliste géorgienne)  

Qui a lancé une attaque militaire contre la ville ossète de Tskhinvali en tuant des soldats russes présents depuis 15 ans en vertu d’une décision de l’ONU pour maintenir la paix ?
La Géorgie.

Jeudi 14 août, les faits objectifs sont connus de tous : la Géorgie est l’agresseur.

Dans un article commun publié ce jour-là dans Libération (le journal du milliardaire philosophe Bernard-Henry LEVY), André GLUCKSMANN et le milliardaire philosophe, s’ils ont oublié les principes d’un travail intellectuel, ne rechignent pas à employer les pires méthodes de propagande : plus notre mensonge est gros, mieux nous cognons.

Du fait de leurs occupations sociales respectives, ces 2 lascars connaissent parfaitement l’identité de l’agresseur : la Géorgie.

Mais ils décident : « Qui a tiré, cette semaine, le premier ? La question est obsolète. »

Qu’ils emploient le mot « obsolète » peut signifier deux choses : l’agression géorgienne n’est qu’un élément d’ordre technique ou bien la responsabilité de l’acte primitif n’a pas d’intérêt pratique.
Ainsi le fait initiateur est écarté soit sur une base technique soit sur une base pratique. Dans les deux cas, ni la morale ni le Droit international n’y trouvent leurs comptes.

 
Alors de quoi s’indignent ces 2 lascars ?  

« La vérité est que l’intervention de l’armée russe hors de ses frontières, contre un pays indépendant et membre de l’ONU, est une première depuis l’invasion de l’Afghanistan. »

Disséquons :

« La vérité » : rappelons que l’organe de propagande du régime soviétique s’intitulait « Pravda », qui signifie « vérité » ;

« Contre un pays indépendant et membre de l’ONU » : si l’Ossétie du Sud n’est ni indépendant ni membre de l’ONU, elle était régie par un accord l’ONU que la Géorgie a piétiné, ce que ne précisent pas les 2 lascars ;

« invasion de l’Afghanistan » : en ce temps-là, l’Afghanistan vivait sous la coupe d’un régime communiste qui, en vertu d’un accord d’assistance militaire entre Etats,  a fait appel à l’URSS pour vaincre la rébellion … Les 2 lascars ne poussent pas leurs cris d’orfraies quand avec le même argument la France vole au secours de la Côte d’Ivoire, etc. …

Maintenant que les 2 lascars vous ont placé sur le chemin de la vérité, vous devinez la suite de la démonstration : hier Budapest, Prague, aujourd’hui Tbilissi, demain Kiev, etc. ?
« Il reste peu de temps. Commençons donc par énoncer qui est l’agresseur : la Russie de POUTINE et de MEDVEDEV (…) » 
Après cette énormité, suit une charge contre le diable russe. 

 
Quand deux intellectuels en arrivent à nier les faits objectifs pour bâtir un réquisitoire confus, nous disons que c’est la défaite de la raison.
Alors nous nous interrogeons sur la haine antirusse que les 2 lascars ont développée depuis tant d’années, et qui masque de moins en moins un amour subliminal de l’empire américain.

Les aboyeurs libéraux ne valent pas mieux que les boyards.

Un intellectuel qui nie la réalité pour vendre sa soupe idéologique n’est qu’un histrion.

 
Alexandre Anizy

La question de la Wallonie

Publié le par Alexandre Anizy

Telle que nous l’avons connue ces 40 dernières années, la Belgique n’existera plus. « Rien ne sera plus comme avant. » vient d’écrire Daniel DUCARME (Ministre d’Etat belge ; député de Bruxelles)

 
Force est de constater que la stratégie du salami mise en œuvre par les représentants de la communauté flamande a conduit cet Etat au bord de l’éclatement. Au jour d’aujourd’hui, « dans tous les dossiers, la Flandre jette aux orties la loyauté fédérale » (Daniel Ducarme)

Yves LETERME, le Premier Ministre en sursis, cristallise cette impossible résurrection d’un pays divisé, puisqu’il a dit que « les points de vue sont irréconciliables ».

 
Pour la France, la question de la Wallonie se pose donc.

Comme l’a dit Charles de Gaulle, la République française ne pourra pas rester sourde à une demande formelle de rattachement à la France, dans la mesure où elle émane d’une autorité wallonne légale et légitime. 

 
Pour Daniel DUCARME, « une page est tournée. La feuille blanche est à écrire. » Ce faisant, il commence par affirmer l’identité. « Prénom : Belgique. (…) Nom : française. » (sic) Il croit utiliser les mots justes. Il précise ailleurs : « Des réformes radicales sont incontournables pour conduire une politique réformatrice. »

Daniel DUCARME se trompe : en matière institutionnelle, il est impossible de « penser le neuf » en usant de vieux concepts, forcément connotés. Parler de « Belgique française » pour désigner une région qui envisage de s’associer à la France, c’est, au moins inconsciemment, poursuivre l’idée de la Belgique dans un autre corps : ce schéma-là ne peut mener qu’à d’autres désillusions.

Pour « penser le neuf », pour entreprendre une incontournable réforme radicale, les édiles francophones de la Belgique doivent le faire dans un bon creuset : le mot qui vient naturellement est « Wallonie », parce qu’il nomme avec justesse à la fois la communauté et l’espace délimitée qui souhaiterait un rattachement à la France. L’idée d’une Wallonie réformée peut s’intégrer dans le corps institutionnel de la France.

Comme l’écrit Daniel DUCARME, « il serait bien que la France nous reste attentive et que la Belgique française prenne la voie la plus directe en évitant les chemins sans issue [c’est nous qui soulignons]». Pour la Wallonie, le choix des mots est en effet crucial.

 

Avec l’aide de juristes français, certains politiciens wallons ont déjà travaillé sur l’ouvrage. Dans un texte visant une discussion publique, ils sont parvenus à formaliser le rattachement d’une Belgique française, avec son roi, en s’inspirant d’un modèle exotique.
Etre capable de penser un roi, même un roitelet, dans le cadre d’une République et d’un territoire homogène, prouve que l’imagination des juristes est incommensurable, sans pour autant la préserver de la sottise.   

 

Au jour d’aujourd’hui, la feuille blanche dont parle Daniel DUCARME est un palimpseste où la Belgique réapparaît. Pour les édiles wallons, il est temps de « penser juste en forgeant de nouveaux concepts ».
La Wallonie en est un.

 
Alexandre Anizy

 

En douce l'été (III) : le syndicat connaît la musique

Publié le par Alexandre Anizy

Depuis de nombreuses années, la CFDT est un syndicat conciliant pour le pouvoir et le patronat, puisqu’il ne rechigne pas souvent pour signer des accords de régression sociale. Forcément, la « base » (comme ils disent) ne suit pas toujours, ce qui déplaît à ces messieurs.

Ainsi, l’histoire de la Fédération interco rappelle qu’il n’y a pas que les gouvernants ou les dirigeants d’entreprise qui agissent en douce l’été.
Le journal l’humanité
rapportait dans son numéro du 11 juillet 2003 la convocation par lettre recommandée de Jean-Marc ADAMS, secrétaire ardennais du syndicat interco, pour être sermonné : 

" Tu dois te reprendre, te réapproprier les dossiers. Tu fais le lit d’une campagne anti-CFDT. " . (Cité par l’Humanité)

A force de fréquenter des patrons, certains syndicalistes en retiennent parfois les méthodes.

 
Alexandre Anizy

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