La vitre de Roger Gilbert-Lecomte
Les frontières de l'amour
Entre les lèvres du baiser
La vitre de la solitude
Roger Gilbert-Lecomte
(La vie l'Amour la Mort le Vide et le Vent, Gallimard poésie, février 2015)
Ecrivain - Membre des Economistes Atterrés. Propos sur l'économie, la littérature et la politique.
Les frontières de l'amour
Entre les lèvres du baiser
La vitre de la solitude
Roger Gilbert-Lecomte
(La vie l'Amour la Mort le Vide et le Vent, Gallimard poésie, février 2015)
Les dernières paroles du poète
(extrait)
Le peuple était déjà bien trop terrorisé.
Et pour avoir trop balancé pendant sa vie, le poète
balance encore après sa mort.
Sous ses pieds les petits mangeurs de pourriture guettent cette charogne qui mûrit à la branche. Au-dessus de sa tête tourne son dernier cri, qui n'a personne où se poser.
(Car c'est souvent le sort ― ou le tort ― des poètes de parler trop tard ou trop tôt.)
René Daumal
(Le contre-ciel, Poésie Gallimard, février 2020)
Un ego démesuré est le premier pas de l'irresponsabilité.
Des "trumpistes" chauffés à blanc ont envahi le Capitole. Dare-dare et nuitamment, drapeau américain en arrière-plan, Macron Maître du Monde (E3M) a parlé... fidèle à sa méthode (lire ici ).
Mais grâce au Covid-19, les Français savent qu'ils ont au palais de l'Elysée un amateur entouré de bras cassés. S'en souviendront-ils en 2022 ?
Alexandre Anizy
Une nouvelle année commence, alors...
La vie a défait pour toi sa robe
de cendre, et les objets
se sont endormis.
La nuit aux oreilles de taupe se tient
contre toi
de tout son corps chantant
et serre.
L'âge aux pieds de voleur
sur toi pose de calmes griffes
et mord.
Lionel Ray
( Comme un château défait, Poésie Gallimard, octobre 2004 )
Poème inédit extrait d'un recueil en préparation.
Rondeau pour Aurore
Fuis le mime, chéris ta voie,
Et détourne les enjôleurs !
A chaque jour et à chaque heure,
Ton harmonie sera ta joie.
Cèle toujours par-devers toi
Ce bon conseil pour ton bonheur :
Fuis le mime, chéris ta voie,
Et détourne les enjôleurs !
Que de temps tu épargneras
En écoutant le conseiller ;
Côtoyer la félicité,
Son avis te le permettra :
Fuis le mime, chéris ta voie !
Alexandre Anizy
Le service de propagande des 200 riches familles s'est mis en branle : si on ne regarde pas à la dépense ("quoi qu'il en coûte", puisque c'est pour votre santé...), l'addition salée qu'on vous présentera justifiera d'autres démantèlements de l'Etat, d'autres sacrifices...
Ce mercredi matin, la médiacrate Caroline Roux servait la soupe au Young Leader Pierre Moscovici (lire le billet ici ), haut fonctionnaire à la Cour des Comptes qui a mis le devoir de réserve dans sa poche : la dette était dans l'assiette.
Durant les six dernières semaines (le 9 novembre sur RTL, le 12 novembre BFM Business, le 24 novembre France Culture, le 27 novembre dans Ouest-France, le 11 décembre BFM Business, le 14 décembre France Inter), François Villeroy de Galhau¹, économiste en toc puisque sans cursus, qui faisait partie de la Commission Attali (source du "macronisme", lire ici ), a seriné son message.
Le dispositif est en place, vous n'y échapperez pas.
Ils préparent les esprits à ce qui sera un thème majeur de la campagne présidentielle de 2022 : la dette publique. L'énacrate bankster Macron récoltera alors les fruits des semailles de ses congénères serviles d'aujourd'hui. Jupiter Junior fort probablement expliquera d'où vient cette soi-disant maladie (chose facile) et pourquoi sa prescription est le meilleur traitement (chose plus délicate, mais c'est sa vraie expertise : il s'agira d'enfumer les électeurs ― i.e. les gens de peu et la bourgeoisie de labeur ― qui paieront la note dont la première traite ne sera présentée à l'Assemblée Nationale qu'en septembre 2022). L'intendant de la bourgeoisie d'affaires ne ratera pas le coche !
Pourtant à son commencement en
Mais le ver était déjà dans les premières promotions : nous prenons pour exemple l'Inspecteur des Finances devenu affairiste colonial Edmond Giscard d'Estaing², synarque³ bien connu sur la place de Vichy sous le règne de Pétain (décoré de l'ordre de la Francisque), qui ne manqua pas d'y orienter son rejeton Valéry (né en 1926, après une classe préparatoire au lycée Louis-le-Grand, Valéry le petit-fils du sénateur puis député Jacques Bardoux, pétainiste notoire à qui il doit la carrière politique, est par hasard au service d'ordre de l'important Alexandre Parodi lors de la Libération de Paris en août 1944, puis aussitôt après, pour redorer le blason familial et se donner un ticket de citoyen au-dessus de tout soupçon indispensable pour un ambitieux, il s'engage moins d'un an dans l'armée où il obtient évidemment une breloque... avant de retourner dare-dare en septembre 45 à Louis-le-Grand, parce que le pouvoir n'attend pas !), qui en fit partie (Polytechnicien entré sans concours grâce au décret de juillet 1948).
Que sont devenus les énacrates ?
Experts en tout, ouvriers de rien, irresponsables toujours.
Alexandre Anizy
¹ : Dictionnaire de la fausse noblesse, Tallandier, 2008, page 432 : « Famille d'industriels lorrains (Vaucouleurs et Nancy) dont la branche aînée ajouta à son nom celui de de Galhau. »
² : Jacques Marseille, A bas la croissance, vive le progrès !, dans le Point du 26 novembre 2009.
³ : Annie Lacroix-Riz, Le choix de la défaite. Les élites françaises dans les années 1930., Armand Collin, 2ème édition septembre 2010, page 38. Pour faire simple, disons que la Synarchie était une société secrète d'hommes influents qui aspiraient à un régime despotique.
Jupiter Junior ne veut pas descendre du manège : les rêveurs de la Convention Citoyenne pour le Climat (CCC) le comprennent à leurs dépens.
Tant pis
Faites entrer le chien couvert de boue
Tant pis pour ceux qui n'aiment ni les chiens ni la boue
Faites entrer le chien entièrement sali par la boue
Tant pis pour ceux qui n'aiment pas la boue
Qui ne comprennent pas
Qui ne savent pas le chien
Qui ne savent pas la boue
Faites entrer le chien
Et qu'il se secoue
On peut laver le chien
On peut laver la boue
Et l'eau aussi on peut la laver
On ne peut pas laver ceux
Ceux qui disent qu'ils aiment les chiens
A condition que ...
Le chien couvert de boue est propre
La boue est propre
L'eau est propre aussi quelquefois
Ceux qui disent à condition que...
Ceux-là ne sont pas propres
Absolument pas.
Jacques Prévert
(Pléiade, oeuvres complètes, vol. II)
Par le virus qui court, le masque de "scientifique responsable" de Gilles Pialoux s'est dégradé hier matin.
Gilles Pialoux fait partie des experts dont raffolent les animateurs de plateaux (télévision et radio), de ceux qui dénigrent le travail et la communication du professeur Didier Raoult. Exemple ? Dans l'imMonde du 14 septembre 2020 (repris sur le blog du docteur Jean-Yves Nau), Pialoux cogne dur : « Les carences méthodologiques des essais de l’équipe de l’lnstitut hospitalo-universitaire (IHU) de Marseille ont été largement décriées, tout comme leur communication outrancière via YouTube ou dans des revues autopromotionnelles. Mais au-delà, le cadre éthique pose un réel problème, comme l’a révélé Libération 1. J’ai pu confirmer, en consultant des rapports des comités de protection des personnes (CPP), que l’IHU semble effectivement s’être assis sur les règles gérant les recherches cliniques sur l’homme.»
Jeudi 10 décembre, chez Jean-Jacques Bourdin¹, Gilles Pialoux attaquait "le scepticisme" du professeur Eric Caumes à l'égard des vaccins Covid-19, en l'état actuel des connaissances scientifiques sur ces produits.
Rappelons ici que le processus normal pour arriver à la mise sur le marché d'un vaccin est de 12 ans en moyenne², à savoir :
* études précliniques (laboratoire et tests sur animal) ;
* études cliniques
* commercialisation du vaccin : le produit est en pharmacovigilance (dite phase 4).
Pour la Covid-19, une procédure accélérée a été mise en place : les laboratoires fournissent quasiment en temps réel les résultats des tests et essais des différentes phases à l'Agence Européenne du Médicament (AEM). C'est ainsi que l'on passe de 12 ans à moins de 2 ans.
N'ayant pas toutes les informations lui permettant de savoir si les "règles de l'art" ont été respectées dans toutes les phases 1 à 3, le professeur Eric Caumes refuse cette semaine de valider les produits. C'est tout à son honneur, et nous saluons ici sa rigueur scientifique puisque nous avons mis un bémol sur sa rigueur intellectuelle au printemps dernier (lire ici ).
Venons-en aux incohérences de Gilles Pialoux :
En effet, en matière de responsabilités, les fabricants de ces vaccins sont beaucoup plus prudents que monsieur Pialoux. N'ont-ils pas obtenu la quasi irresponsabilité juridique quant aux éventuels dommages ultérieurs causés par leurs produits ? C'est en tout cas ce qu'il faut retenir de la réponse du ministre Olivier Véran³ à la question d'une clause d'impunité attachée aux contrats de vente : « Ni oui, ni non. » Pour résumer la réponse du ministre Véran (bigrement calibrée politiquement), si la clause d'impunité n'apparaît pas dans les contrats, un ensemble d'éléments juridiques liés notamment à la notion de vice caché y figure... Il faut alors comprendre qu'il sera difficile à un Etat de poursuivre en justice un laboratoire si des dommages futurs apparaissent, parce que juridiquement les chances de gagner sont quasi nulles (d'où le subtil "ni oui, ni non" du politicard Véran).
Dans l'imMonde cité sur le blog du docteur Jean-Yves Nau, Gilles Pialoux ajoutait plus loin : « On devrait pouvoir laisser l’incertitude exister sans se sentir obligé de donner une opinion.» Eh bien ! nous octroyons bien volontiers à monsieur Pialoux une AMV (autorisation de mise en veilleuse), mais saura-t-il en profiter ?
Alexandre Anizy
¹ : Bourdin direct, sur BFMtv, 10 septembre 2020.
² : Crips-IdF, avril 2016.
³ : émission de David Pujadas sur LCI, 8 décembre 2020.
Bel-Ami Macron l'a toujours appliqué à foison.
Rondeau 67
Il faut toujours garder
Une chose pour soi ;
On ne peut pas montrer
Son intention entière.
Quand on frôle le risque
D'un propos imprudent,
Il faut toujours garder
Une chose pour soi.
Si Pensée la frivole
Veut gaspiller les mots,
Raison doit épargner,
En tant que trésorière,
Une chose pour soi.
Charles d'Orléans
(En la forêt de longue attente, Poésie/Gallimard, édition bilingue de Gérard Gros, novembre 2001)
Encore un dans sa besace !
Contrairement au héros de Soie d'Alessandro Baricco (lire ici ), Joncour n'a pas d'inflexion féminine, mais il avait d'autres atouts. En matière littéraire, c'est en lisant Nature humaine (Flammarion, 2020), dont l'architectonique subtile rythme le récit, que nous avons apprécié le style sobre et élégant. Echantillons ?
« L'enfance était éteinte depuis longtemps, elle avait été faite de rires et de jeux, entre assemblées et grands rendez-vous de l'été pour les récoltes de tabac et de safran. Puis les sœurs étaient parties vers d'autres horizons, toutes en ville, il n'y avait rien de triste ni de maléfique là-dedans. » (p.7 sur 319)
« Ce soir-là, Alexandre avait remis des bûches dans le grand poêle, il les surveillait pour contenir la braise. Une fois de plus Agathe traînait dans sa chambre, plus boudeuse que jamais. Quant au père il était dehors à réparer la porte de la grange, et la mère terminait de mixer une soupe à la cuisine avec cet énorme mixeur qui faisait un bruit de débroussailleuse. » (p.176 sur 319)
Le dames du Femina ont couronné Nature humaine : peut-on résister au beau Serge ?
Alexandre Anizy
P.S. : Cette année, les paysans sont à l'honneur, puisque le Renaudot vient d'être décerné à Marie-Hélène Lafon pour Histoire d'un fils (lire ici ). Intéressant de lire et d'écouter le phrasé de ces deux-là.