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Le style de Ramón Diaz-Eterovic

Publié le par Alexandre Anizy

 

Les temps sont difficiles, alors les éditions Métailié ne se mouillent pas trop avec leur collection de polars en allant piocher des pépites sur d'autres marchés. Force est de constater qu'ils ont finement misé avec le chilien Ramón Diaz-Eterovic : grâce leur soit rendue puisque nous avons découvert le détective privé Heredia dans La couleur de la peau (traduction de Bertille Hausberg, en livrel – à un prix excessif).

 

Avec ce héros mélancolique, qui lit beaucoup d'auteurs français, on déambule dans Santiago à la recherche d'un immigré Péruvien (la main-d'œuvre bon marché et hors marché du Chili) qui a mal choisi ses relations : les tripots, les marchands de sommeil, les turfistes, les dileurs... le décor lugubre d'une grande cité. L'ordinaire, en somme. Mais Diaz-Eterovic sait rendre l'humanité de ce monde-là dans les propos de Heredia : la douceur du style est en harmonie avec la nonchalance du privé. Prenons par exemple l'incipit :

« Aux premières heures d'une paisible nuit d'été, le quartier vivait sans broncher la routine de ses vieilles constructions et de ses rues plongées dans la pénombre. Une frange bleue se reflétait sur les courbes lointaines de la cordillère des Andes, refusant de suivre le soleil dans sa mort quotidienne. De mon bureau et avec un peu d'imagination, je pouvais entendre le murmure du Mapocho avançant sur les pierres et les broussailles, sans enthousiasme, transformé en un filet d'eau boueuse, anémique. »

Ajoutons à cela les remarques persifleuses du chat nommé Simenon... et l'on comprendra qu'il est urgent de pénétrer le monde selon Diaz-Eterovic.

 

 

Alexandre Anizy

 

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Sus aux Spens

Publié le par Alexandre Anizy

 

Comme nous étions plongés dans une série relative aux années 30, nous tombâmes sur le premier polar de Muriel et Patrick Spens, titré La traque (Le Cherche Midi, janvier 2010, 364 pages, 18 €) : un ouvrage bien construit, mais nous n'avons pas accroché malgré l'ancrage historique.

 

Pourquoi ? Le style forcément, puisqu'il n'y a pas de saveur personnelle, mais aussi ces passages où les auteurs n'ont pu retenir une plume politiquement correcte, comme par exemple :

« Il fallait faire payer tout cela à la seule pièce faible du dispositif de la Gestapo, celui qui leur avait prêté main-forte contre récompense assurément, les trente deniers de Judas. Boucard ! Oui, l'infâme Boucard ! Le cagoulard, l'ancien proxénète, le raciste patenté à la botte des Darquier de Pellepoix et des "têtes de mort! Boucard, cette grotesque caricature des futurs profiteurs de la collaboration extrême qui s'annonçait. » (p.182),

alors que cet état d'esprit ne nous semble pas psychologiquement réaliste avec le lourd passé PPF (¹) encore récent du flic héros. A vouloir trop bien faire, on finit par y perdre son allemand.

Par conséquent, inutile de suivre les Spens.

 

 

Alexandre Anizy

 

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(¹) : Parti Populaire Français, fondé par l'ancien leader communiste Jacques Doriot(le rival de Maurice Thorez pour le poste de Secrétaire Général du PCF au début des années 30)

 

Mettre Danielle Thiéry au clou

Publié le par Alexandre Anizy

 

Après une vie de flic bien remplie, Danielle Thiéry a infiltré le monde des lettres pour y fourguer des produits banalisés : en semant le trouble chez les lecteurs grâce à ses connaissances techniques, elle parvient à les tenir en haleine jusqu'aux aveux.

 

C'est notamment le cas avec son dernier opus, Les clous dans le coeur (Fayard, 2013, en poche et en livrel), que ses ex-collègues du Quai des Orfèvres, qui forment un jury en étant assistés de lecteurs avisés, ont couronné de leur Prix éponyme.

 

Cette distinction n'est pas imméritée, puisque l'écriture sans chichis est agréable et l'architectonique savante. Malheureusement; l'auteur n'a pas caché les clous de sa malle à outils : alors on dévide la pelote avec lui, quasiment sans surprise.

 

Alexandre Anizy

 

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Piglia a raté sa cible

Publié le par Alexandre Anizy

 

Quelle déception ! Ricardo Piglia nous avait agréablement surpris avec Argent brûlé, mais nous faillîmes abandonner Cible nocturne (Gallimard, décembre 2012, 303 pages, 22 €) à moult reprises. Pourquoi ?

Il est difficile de répondre en quelques lignes, parce que l'architectonique est d'aplomb et le style digne des meilleurs. Seulement voilà, il nous semble que Piglia s'est embarqué dans un projet de polar borgésien – c'est d'ailleurs probablement la réminiscence de lectures anciennes qui nous retînt -, dans lequel nous ne sommes pas vraiment entrés.

 

Nota bene : dans le contexte politique français actuel (où d'aucuns parlent d' union nationale), comme dans toutes les situations de conflits en général, il est bon de ne pas oublier que

« Les gens qui parlent de conciliation et de dialogue sont toujours ceux qui tiennent la queue de la poêle et font leur petite cuisine. Telle est la vérité. » (p.278)

 

 

 

Alexandre Anizy

 

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La servante et le catcheur d' Horacio Castellanos Moya

Publié le par Alexandre Anizy

 

« Si tu vas à San Salvador,

Va voir la femme

Qui sait lire dans les yeux du sort... »

Bernard Lavilliers chantait un lieu paradisiaque... tandis qu' Horacio Castellanos Moya raconte dans son dernier roman (La servante et le catcheur, éditions Métailié, 2013, disponible en livrel) une ville où les hommes crèvent de trouille dès qu'ils mettent le nez dehors : le Salvador des escadrons de la mort n'était pas une villégiature.

 

Dans ce polar noir, personne n'est innocent : la servante qui fut violée par un fils du maître qu'elle respecte ne le dénoncera pas, sa fille "de père inconnu" se fera aussi engrosser et élèvera seule son fils en travaillant dur pour lui offrir l'université et espérer un logis décent, mais finira canarder par son rejeton dans un attentat... Le personnage central incarne la putréfaction d'un pays sous une dictature militaire : un catcheur célèbre devenu flic tortionnaire, qui crache ses boyaux tout au long de sa dernière opération avant de prendre des bastos...

 

Dans son article paru dans le Monde (janvier 2013), si Virginie Despentes dépeint correctement l'ambiance : « Tous les personnages avancent avec un sac opaque sur la tête et, quelles que soient leurs fonctions, mentent et vivent dans la terreur qu'on apprenne ce qu'ils cachent. », elle s'égare quand elle affirme que la servante est « l'alter ego » du catcheur, car si personne n'est innocent, les gens ne sont pas indifférenciés pour autant.

 

Pour nous tenir dans ce monde carcéral durant le temps de l'enlèvement, Horacio Castellanos Moya a fortement privilégié la forme dialoguée, ce qui confère au texte une puissance émotionnelle. Mais, au bout du compte, il en diminue la portée, puisqu'il donne à voir « une réalité absurde et brutale, où toute idée de politique est remplacée par la notion d'ultra-violence » (V. Despentes, idem), ce qui nous dérange.

 

 

Alexandre Anizy

 

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L'abandon de la Sécurité nationale

Publié le par Alexandre Anizy

 

François Heisbourg, coauteur du Livre blanc 2013 de la Défense, le dit clairement : « L'européanisation de notre défense est un objectif »,

parce que la réelle nouveauté,

« c'est le pivot américain. Les États-Unis interviennent désormais en deuxième rideau en Europe et en Méditerranée. On l'a vu récemment en Libye et au Mali (...) ». (in Libération du 30 avril 2013)

 

Autrement dit, les États-Unis sous-traitent la fonction de police régionale, dans le cadre de l'OTAN de préférence, puisqu'ils situent l'enjeu central dans la zone Asie-PAcifique (¹). Mais rien ne peut se faire sans eux, puisque la France a perdu son « autonomie stratégique (capacité de ravitaillement en vol, transport stratégique, renseignement). [La France] ne peut plus mener d'opérations que les États-Unis n'approuveraient pas. » (Vincent Desportes, ancien directeur de l’École de Guerre, in Libération du 29 avril 2013)

 

Acceptant ce rôle de second couteau, les experts en tirent les conséquences pour formater les Armées en fonction d'une restriction budgétaire envisagée de 2 % par an : diminution de 50 avions de combat, baisse de 25 % des bateaux de surface, réduction de 24.000 hommes. Ces choix seront faits parce qu'on refuse de repenser la dissuasion nucléaire, et parce que la question de la modernisation de cette force ne se posera que pour la loi de programmation 2020-2025... De toute évidence, l'ardente obligation de prévoir et d'anticiper n'était pas à l'ordre du jour des réunions des experts, et l'approche comptable prévalait (²).

 

Disons-le franchement : ce Livre blanc 2013 n'est pas à la hauteur des véritables enjeux. Pire : il ignore l'état pitoyable de l'armée.

« Mais regardez les équipements avec lesquels on s'est battu au Mali : près de 90 % d'entre eux étaient utilisés en 1991 dans l'opération Daguet [1ère guerre du Golfe], et ils avaient déjà 20 ans ! » (Vincent Desportes, idem)

Parce que la question de la force nucléaire est tabou, comme le dit le général Desportes, et que les politiciens ne sont plus que des comptables bornés, on ne remédiera pas aux problèmes de la vétusté et de l'obsolescence de l'équipement des armées.

De la débandade de 1940, Marc Bloch témoignait dans L'étrange défaite (poche Folio, novembre 2012) : « Beaucoup d'erreurs diverses, dont les effets s'accumulèrent, ont mené nos armées au désastre. Une grande carence, cependant, les domine toutes. Nos chefs ou ceux qui agissaient en leur nom n'ont pas su penser cette guerre. » (p.66) On dirait que l'Histoire se répète.

 

Nous avons d'ores et déjà une armée dépendante.

Avec des Livres blancs de cet acabit et des politiciens habités par des rêveries d'Europe, nous aurons une armée de figuration dans 30 ans.

 

 

Alexandre Anizy

 

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(¹) : lire Gérard Chaliand, Vers le nouvel ordre mondial, Seuil, avril 2013  

 

(²) : rions un peu des domestic spirits comme celui de Christine Kerdellant (une Hec dileuse de perles) : « Le Livre a un gros défaut : il sanctuarise le nucléaire (alors qu'on peut économiser en ce domaine comme ailleurs, en réduisant le nombre de têtes nucléaires par exemple) (…). » (Express du 15 mai 2013) Le simplisme comptable pilotant la réflexion stratégique … Pauvre France !

Nous avons déjà épinglé en août 2009 cette journaliste pro business : lire la note

http://www.alexandreanizy.com/article-35147547.html

Remarquez, on peut trouver une utilité aux chroniques de la dame Express : en les lisant, on a un condensé de la pensée unique des imbéciles qui se voient en élite.

 

 

Annexe 1

Clouons le bec à Pierre Lellouche qui a déclaré : « Ce livre blanc contribue au déclassement de la France » (in Figaro du 30 avril 2013). Quand on est un farouche atlantiste, un ami des néoconservateurs américains Paul Wolfowitz, Richard Perle, Condoleeza Rice, quand on fut le président de l'assemblée parlementaire de l'OTAN, il est indécent de parler du déclassement de la France puisqu'on y a contribué.

 

Annexe 2

Xavier Bertrand (député maire UMP), pour qui la dissuasion nucléaire est de toute évidence tabou, voit dans la future loi de programmation (issue du Livre blanc et du débat parlementaire à venir) un « désengagement du gouvernement à soutenir nos fleurons industriels (…) la survie du tissu industriel et des emplois associés n'est pas garantie. » (in Figaro du 30 avril 2013, le journal de la famille Dassault – industriel militaire notoire). Puisque ce franc mac n'est pas connu pour être un expert des questions militaires, et si on écarte une action de lobbying, pourquoi cet article amassant les idées reçues ?

 

 

 

L'abandon de la langue nationale

Publié le par Alexandre Anizy

 

De même qu'elle avait su utiliser l'ouvrier socialiste Bérégovoy pour libéraliser les marchés financiers français (juillet 84 – mars 86), la bourgeoisie (¹) use aujourd'hui d'une Geneviève Fioraso pour commencer l'abandon légal de la langue nationale dans l'enseignement avec son projet de loi. L’ Académie Française ne s'y est pas trompée le 21 mars en pointant « les dangers d'une mesure, qui se présente comme d'application technique, alors qu'en réalité elle favorise une marginalisation de notre langue ».

 

Comme l'argument technique, ou le tabou qu'il convient de lever, sont d'une portée insignifiante, le gouvernement affirme que cette mise à jour, voire mise en conformité pour certains établissements, permettra d'attirer les étudiants brésiliens, chinois, indiens, etc. Soit. Mais si ces étrangers veulent vraiment étudier en anglais, ils choisiront les pays anglophones … et par conséquent ceux qui débarqueront en France le feront pour cause de candidatures rejetées à Harvard, Stanford, and so on … ou bien en deuxième choix après d'autres destinations. Autrement dit, en ne ciblant pas la crème des étudiants étrangers, le gouvernement place d'emblée notre système d'enseignement supérieur dans la "seconde division" ! Est-ce vraiment leur ambition ?

Donnons un exemple qui montre la ringardise des politiciens comme Geneviève Fioraso : l'école de commerce de Rennes (plus chic : ESC Rennes School of business) a décidé d'ouvrir en 2009 une antenne à l'université de Rabat (Maroc) pour pallier la baisse du nombre de ses étudiants chinois, qui restent de plus en plus chez eux parce que la Chine a développé ses propres universités et autres Business Schools ! Ce que dit son directeur à Ouest France du 28 décembre 2009 : « nous avons aujourd'hui 80 % de professeurs étrangers ainsi qu'un tiers de nos élèves. Nos cours sont, eux, dispensés en anglais. » Résultat : fuite en avant au Maroc...

 

Mais pire qu'un positionnement aberrant, ce projet de loi est un véritable sabordage linguistique. En effet, quand une langue n'est plus employée pour décrire les phénomènes scientifiques, techniques, économiques, etc., elle se délite rapidement.

 

Le renoncement ne date pas d'aujourd'hui, puisqu'à Bruxelles l'anglais a supplanté l'autre langue officielle de l'Union Européenne (ils vont jusqu'à oublier de produire en français des documents officiels...). Il est vrai que nos gouvernants donnaient le la , à commencer par l'incompétente ministre Christine Lagarde qui communiquait en anglais avec ses Services de Bercy, ce qui lui valut d'être interpeler à l'Assemblée par le député Jean-Pierre Brard ; ajoutons la ministre Valérie Pécresse , qui reçut le Prix de la Carpette anglaise en novembre 2008 pour ses déclarations pro anglais à l'université. Arrêtons ici la longue liste des déserteurs. (²)

 

Comme le pense Claude Hagège, comme l'écrit Michel Guillou, « Les vrais modernes, ce ne sont pas ceux qui prônent l'anglais partout et avant tout, mais ceux qui mènent le combat de la diversité et du multilinguisme. Ils ont un train d'avance. » (in Humanité du 14 mai 2013)

 

 

 

Alexandre Anizy

 

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(¹) : La définition de Marc Bloch nous convient : « J'appelle donc bourgeois de chez nous un Français qui ne doit pas ses ressources au travail de ses mains ; dont les revenus, quelle qu'en soit l'origine, comme la très variable ampleur, lui permettent une aisance de moyens et lui procurent une sécurité, dans ce niveau, très supérieure aux hasardeuses possibilités du salaire ouvrier ; dont l'instruction, tantôt reçue dès l'enfance, si la famille est d'établissement ancien, tantôt acquise au cours d'une ascension sociale exceptionnelle, dépasse par sa richesse, sa tonalité ou ses prétentions, la norme de culture tout à fait commune ; qui enfin se sent ou se croit appartenir à une classe vouée à tenir dans la nation un rôle directeur et par mille détails, du costume, de la langue, de la bienséance, marque, plus ou moins instinctivement, son attachement à cette originalité du groupe et à ce prestige collectif. » (L'étrange défaite, poche Folio, novembre 2012, p.195)

 

(²) : le quotidien branchouillard Libération n'a pas manqué de se mettre à l'avant-garde de la soumission au village global libéral en faisant sa front page in English. L'éditorial de la pensée unique (notons que le patron normalien Demorand est resté à l'écart de ce torchon, par courage sans doute), signé Alexandra Schwartzbrod et Fabrice Rousselot, finit par cet argument idiot : « Imaginerait-on un instant empêcher Guillaume Canet de faire des films en anglais sous prétexte que cela porte atteinte à notre cinéma national ? » Non, on n'imagine pas, car Canet est totalement libre d'aller travailler en anglais aux USA, notamment pour tourner une resucée d'un film original français.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Comment couler NKM à Paris ?

Publié le par Alexandre Anizy

 

Si vous êtes, comme nous, pour une alternance politique à Paris,

si vous êtes inscrit sur la liste électorale en vigueur à Paris (ayant obtenu le fichier, le système contrôle en ligne la validité de votre inscription),

si vous êtes d'accord pour payer 3 € votre bulletin de vote électronique,

alors nous vous encourageons à entrer dans le processus électoral mis en place sur

www.primaireparis.fr

Comme c'est bien fichu, vous n'en aurez pas pour longtemps à vous inscrire et payer.

Et lorsque la fenêtre de vote s'ouvrira, nous serons informés.

 

A ce jour, il se dit dans la presse qu'il n'y aurait que 6.000 inscrits environ, et que 80 % des voix se porteraient sur un seul nom.

 

Avec cette primaire, nous avons un moyen de tuer dans l’œuf un papillon qui, à peine élu au premier rang de la Cité, s'occuperait aussitôt de son festin national ! Une certaine NKM, une héritière surnommée l'emmerdeuse par le président Chirac. (¹)

 

Pour cela, il faut tous voter Chenva Tieu.

 

Pour 3 euros seulement,

si tous les gars du Mondiapart voulaient se donner la peine,

un tir groupé de seulement 10 % des abonnés (soit 6.000 voix environ) sur un seul nom changerait la donne,

nous pourrions commencer notre plan de l'alternance politique à Paris en coulant NKM.

(Temporairement, bien sûr, car la chienlit bien née rebondit vite)

 

Soyons positifs : votons tous pour Chenva Tieu.

(un vote pour le candidat de la diversité – comme ils disent -, c'est chouette, non ?)

 

Chers amis, il n'y a pas de mal à faire du bien !

 

 

Alexandre Anizy

 

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(¹) : pour connaître tout le bien que nous pensons de la passagère de Longjumeau, lire

http://www.alexandreanizy.com/article-23751181.html

http://www.alexandreanizy.com/article-36649941.html

 

 

Les lois du hollandisme

Publié le par Alexandre Anizy

 

D'aucuns pensent que le culbuto molletiste Hollande n'a jamais pris de décisions politiques courageuses, et qu'il se contentera de gérer la France comme il manœuvrait au PS pour conserver le pouvoir : en bref, un moussaillon de pédalo sans cap qui ferait des ronds dans l'eau. Rien n'est plus faux, comme nous l'avons déjà dit, notamment dans

http://www.alexandreanizy.com/article-l-hollandisme-revolutionnaire-est-un-pari-stupide-100715653.html

 

Pour conquérir le pouvoir, le populiste Hollande avait une méthode : lire

http://www.alexandreanizy.com/article-le-populisme-incantatoire-de-hollande-117371913.html

 

Pour se maintenir au pouvoir tout en dirigeant la France vers son idéal politique, le culbuto molletiste fera voter les lois du hollandisme en appliquant sa méthode, i.e. l'inverse de son jumeau Sarkozy de Nagy Bocsa.

On a vu dans Les lois du sarkozysme que le lider minimo s'agitait pour secouer les tambours médiatiques et noyer son action dans un impressionnisme de surface. Par conséquent, le hollandisme consistera à étouffer les débats dans les méandres formatés d'un dialogue social inutile mais interminable, où la cacophonie gouvernementale et socialiste le sert plus qu'elle ne le dessert, pour aboutir à des lois et des choix qu'un sarkozyste sincère aurait été heureux de présenter, comme par exemples :

  • régression sociale pour remplir les caisses de retraite ;

  • régression sociale détricotant le Code du travail (tuer le SMIC avec des "smc" de branches ; ouverture des commerces le dimanche ; etc.) ;

  • adhésion au diktat bruxello-berlinois (privatisations ; laisser-faire la "zone commerciale transatlantique" ardemment souhaitée par les États-Unis pour doper LEUR économie ; sous couvert d'un bon sens comptable, nouvelle(s) hausse(s) de la fiscalité - TVA ou impôts, ce sera selon la faisabilité du moment) pour remplir les caisses de l’État ;

  • abandon de l'indépendance nationale en acceptant la tutelle de l'OTAN dans les opérations et en votant des budgets de défense rabougris.

Le plan de communication serait incomplet s'il n'intégrait pas le tintamarre médiatique sur des sujets sociétaux, parce qu'en principe ils ne coûtent pas grand-chose à mettre en œuvre mais permettent de ringardiser les politiciens qui s'opposent au camp du Progrès, du Mouvement, enfin toute cette rhétorique issue du XVIIIe siècle ! (Cf. Jean-Claude Michéa)

 

Dans leur volonté d'aboutir à une économie communiste de marché (¹), en quatre ans les lois du hollandisme dépasseront les lois du sarkozysme.

 

Alexandre Anizy

 

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(¹) : concernant ce concept baroque, lire les notes ci-dessous

http://www.alexandreanizy.com/article-16224090.html

et

http://www.alexandreanizy.com/article-16193103.html

 

 

 

 

 

Les lois du sarkozysme

Publié le par Alexandre Anizy

 

Sous prétexte qu'il était dans une agitation quasi perpétuelle, d'aucuns (¹) ont considéré la frénésie législative du président ubiquiste Sarkozy de Nagy Bocsa comme une ardoise sans cesse rédigée sous le coup de la nécessité du moment. A notre avis, c'était sous-estimer l'animal politique. Thomas Clay vient de le montrer dans un essai remarquable de concision titré Les lois du sarkozysme (Odile Jacob, mars 2013, 88 pages, 13,90 €), dont nous présentons ici quelques traits.

 

« Alors que l'on pouvait croire le sarkozysme brouillon et obsessionnellement rivé à l'actualité, sans idéologie, sans projet véritable, sans vision d'avenir, son décryptage montre au contraire une pensée politique parfaitement structurée qui s'est acharnée à insuffler de nouvelles valeurs à notre pays, en détricotant méthodiquement celles qui l'ont fait ce qu'il est. La mutation a été d'autant plus insidieuse qu'elle a été masquée par un impressionnisme de surface, qui égarait par son approche faussement confuse. » (p.9)

Une analyse juridique, méthodique, et rétrospective permet de lever l'écran de fumée savamment entretenu :

« Dans les codicilles de ces lois innombrables que plus personne ne parvenait à suivre, et au détour de dispositions inintelligibles, se cachaient les vraies racines idéologiques du sarkozysme. » (p.13)

Par lois sarkozystes, il faut comprendre aussi bien les lois publiées que les lois immanentes.

 

L'ambition du projet sarkozyste est d'abord la destruction méthodique des valeurs du pacte républicain, dont les grandes lois datent de Clemenceau (période 1905 – 1907) et de de Gaulle (période 1944 - 1946) : laïcité, identité nationale, sécurité, liberté, patrimoine, jeux, collectivités territoriales & service public, protection des consommateurs, travail … constitution, droit de grève, sécurité sociale, économie, fonction publique. Sur tous ces thèmes, Thomas Clay revoit le travail du kärcher sarkozyste.

Prenons un seul exemple : la laïcité. Après avoir rencontré le pape nazillon le 20 décembre 2007, le président ubiquiste déclare que « les racines de la France sont essentiellement chrétiennes », annonçant de la sorte la capitulation de la laïcité qu'il traduisit politiquement par une tentative : permettre aux instituts catholiques de délivrer des diplômes profanes, i.e. comme dans l'enseignement supérieur public, en leur octroyant au passage plus de pognon, ce qui portait atteinte à la loi du 9 décembre 1905 concernant la séparation des Églises et de l'État. Dans le même temps, le "lider minimo" martelait que l'enseignement supérieur était une priorité de son quinquennat, et qu'il voulait refonder cette loi du 9 décembre 1905 !

Voilà justement le grand truc de l'action sarkozyste :

« Toute la méthode sarkozyste est là : on clame qu'il faut revoir une loi fondamentale, ce qui provoque des résistances très fortes, et finalement on renonce alors que, dans le même temps, on s'attaque aux fondements du texte, de manière insidieuse, presque occulte – et le mal est fait. » (p.20)

Une autre illustration de la méthode ? L'identité nationale. Souvenez-vous du social-traître Eric Besson tentant de fabriquer des ridicules débats nauséabonds …

 

 

Mais que veut construire Nicolas Sarkozy de Nagy Bocsa ? Deux sources d'inspiration liées pour cet animal politique : l'individualisme et le modèle américain (²).

C'est d'ailleurs aux diplomates américains qu'il présenta sa candidature aux Présidentielles de 2007, seize mois avant le peuple français... (source : télégrammes diplomatiques dévoilés par Wikileaks, cités p.55)

Il y a des actes qui posent la nature profonde d'un homme.

Celui-ci en est un.

 

Dans sa conclusion, Thomas Clay fait référence au Vade-mecum du petit homme d’État de Pierre Gatérat (ouvrage publié en 1952) : quelques paragraphes d'une ironie mordante à savourer.

 

 

Alexandre Anizy

 

(Nos livrels sont en exclusivité sur Amazon)

 

(¹) : comme les chroniqueurs politiques, notamment ce Renaud Dély, toujours reproducteur en chef du café du commerce politiquement correct...

(²) : il se baptisait lui-même « Sarkozy l'Américain », tandis que ce même Eric Besson parlait d' « un néoconservateur américain à passeport français » (cité p.55)