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notes culturelles

Pas de refuge pour Emmanuelle Bayamack-Tam ?

Publié le par Alexandre Anizy

            Quoi de plus normal que d'obtenir le prix Inter pour une "trendy mixture".

 

 

            Le mélange concocté par Emmanuelle Bayamack-Tam dans Arcadie (éditions P.O.L, août 2018) a tout pour séduire : genres, sexe, communauté, gourou, refuge blanc... sans oublier les migrants.

            Mais finalement, tout rentre dans l'ordre en vigueur : puisqu' « A Liberty House, on a le droit d'être vieux, laid, malade, drogué, asocial, ou improductif, mais apparemment pas jeune, pauvre et noir », bref un repaire de gens inadaptés au modèle nomade, le gourou jouisseur en délicatesse avec l'honneur zigouilla ses fidèles.  

            "Il n'y a pas de refuge" semble dire Mme Bayamack-Tam, mais « l'amour existe » : nous voilà tous ragaillardis.

 

 

Alexandre Anizy

Springora : peut-on douter de Marie-Laure Delorme ?

Publié le par Alexandre Anizy

Au cul de la ronde germanopratine.

 

            Dans la brosse à reluire de Lagardère (Journal du dimanche), la perfide Marie-Laure Delorme signe un papier cynique sur le récit de Vanessa Springora (le consentement, Grasset, 18 €). La publiciste profite de la faiblesse de Vanessa pour remettre en selle la petite frappe bhlévienne Yann Moix ( lire ici ) : de l'art d'accommoder les pestes ?

 

« Il n'y a pas une once de littérature dans le consentement. Tout est plat.», écrit-elle.  

 

            La charge contre une femme éditrice étant sans appel, il est permis de douter : Marie-Laure Delorme aurait-elle commis, comme tant d'autres journaleux dans le passé, un papier complaisant à l'égard du pédophile Gabriel Matzneff ?

 

            A la perfidie de Marie-Laure Delorme, nous préférons la lucidité de Guy Konopnicki (Marianne du 3 janvier) : «Hier, la pédophilie promettait de belles ventes aux libraires. Matzneff passait donc pour un grand écrivain. Le marché s'est révélé décevant. La médiocrité littéraire change de registre, la dénonciation des vieux dégueulasses semble porteuse.»  

 

L'opportunisme reste le courant majoritaire, hier comme aujourd'hui.

 

Alexandre Anizy

Désécriture de Marie-Claire Bancquart

Publié le par Alexandre Anizy

            Un exemple à suivre pour les "écrivains-comédiens", comme disait Paul Valéry.

 

 

 

Dans les nervures d'un chêne

dans l'odeur profonde des truffes

je m'en vais faire un atelier de désécriture.

 

                        Marie-Claire Bancquart

                                 ( Terre énergumène, Poésie Gallimard )

 

Intelligence du monde selon Nietzsche

Publié le par Alexandre Anizy

 

 

            Intelligence du monde

 

Ne reste pas à ras de terre !

Et ne va pas monter trop haut !

C'est à mi-hauteur qu'il a l'air,

Ce monde, d'être le plus beau.

 

            Friedrich Nietzsche

                                    (Poèmes complets, Les Belles Lettres, mai 2019)

 

 

 P.S. : D'une part, saluons ici le travail de l'éditeur, et d'autre part avouons que la poésie de Friedrich est sans fulgurance, sans émotion. De là, dire que Nietzsche ist nichts ...  

 

Pavlovic et Perrissin chez les Indiens

Publié le par Alexandre Anizy

            Une autre idée cadeau.

 

 

            Le duo Boro Pavlovic & Christian Perrissin vient de se lancer dans une nouvelle série titrée John Tanner (Glénat, septembre 2019). Pour ceux qui lisaient les Buck John, les Kit Carson, etc., c'est une prolongation de leur enfance avec une oeuvre plus documentée et mieux dessinée.

            A suivre donc.

 

Alexandre Anizy

 

Le couloir de Davodeau

Publié le par Alexandre Anizy

            Pour faire plaisir à Noël par exemple.

 

 

            Etienne Davodeau poursuit sa course en semant régulièrement un album, comme cette année avec Christophe Hermenier et Joub : Les couloirs aériens (Futuropolis, octobre 2019).

            Les  affres de la cinquantaine ne sont pas si déroutantes.

 

Alexandre Anizy

 

La vie tumultueuse selon Nimrod

Publié le par Alexandre Anizy

             

 

 

Semés avec les orages

nous avons grandi avec les éclairs

et le pays a fleuri

dans les ruisseaux ardents

 

 

Nimrod

( J'aurais un royaume en bois flottés, poésie Gallimard)

 

 

Coulon la poétesse

Publié le par Alexandre Anizy

            Cécile Coulon devrait concentrer sa force pour sortir de son confort. En attendant...

 

 

 

Interlude

 

ce visage endormi que tes yeux éclaboussent

de ce bleu si profond où la nuit

je ramasse

ce qu'il faut de trajets de tes lèvres

à ma bouche

pour pouvoir le matin s'arrêter

se suspendre au bord

du temps qui passe

comme deux grands oiseaux

alourdis par la pluie

font sécher au soleil

leurs plumes d'oreillers

 

Cécile Coulon

Les ronces, Le Castor astral, avril 2018

 

Mauvaise querelle de Kevin Lambert

Publié le par Alexandre Anizy

            L'étudiant Kevin Lambert étoffe son apprentissage littéraire en livrant un roman putassier.

 

           

            Querelle (Le Nouvel Attila, 2019) de Kevin Lambert est une fiction syndicale (sic) qui vire guignolesque, avec un prologue conçut pour les chalands des librairies gay. Le commerce y trouve peut-être son compte, pas la littérature, et encore moins la question sociale.

 

Alexandre Anizy

La faute de Michèle Lesbre

Publié le par Alexandre Anizy

            Qui aime bien, critique bien.

 

 

            Le lecteur anizien sait combien nous apprécions le talent de Michèle Lesbre ( lire ici et ici et ici ), et c'est une correspondante qui nous signala cet ouvrage particulier : Victor Dojlida, une vie dans l'ombre ( Sabine Wespieser, 2012, livrel).

            Bien sûr on y retrouve le style de l'autrice, fait d'une langue délicate et d'un rythme doucereux, bien sûr il y a la justesse d'un propos enrobé dans un équilibre sage, mais au point final, on se demande quel était le projet initial, puisque la Camarde a fauché le héros avant la fin de sa dernière mission.

            Le titre est équivoque, parce que le livre ne dépeint pas l'univers carcéral. Ce n'est pas non plus un travail mémoriel sur la Résistance. Ni sur la chute dans le brigandage, comme l'a raconté Alphonse Boudard ( lire ici ). Non, c'est un peu de tout cela, mais surtout le récit d'une écrivaine allant à la rencontre d'un homme qui se tint droit quand tant d'autres se couchaient : Michèle dans le train vers Homécourt, Michèle attendant Victor dans un café au coin de la rue de la Roquette...

           

            Surimposer son nombril sur la trajectoire digne de Victor Dojlida nous paraît inconvenant : c'est la faute de Michèle Lesbre.

 

 

Alexandre Anizy